Le bocage est le fruit de l’observation et de la compréhension de la nature. En aménageant l’espace pour répondre aux besoins de l’élevage, l’homme a créé la haie pour contenir le bétail et délimiter les parcelles, la prairie permanente pour le nourrir et la mare ayant fonction d’abreuvoir. En Gâtine poitevine, ces milieux semi naturels ont progressivement remplacé les landes et les friches à la fin du Moyen âge. Par la suite, leur généralisation a profondément structuré le paysage et l’organisation sociale en conférant une identité forte à ce territoire et à leurs habitants.
Le bocage des Antonins illustre le bocage traditionnel, tel qu’on pouvait encore l’observer lors de son apogée, vers le milieu du 19ème siècle. Les prairies permanentes, de petites surfaces, sont riches d’une flore diversifiée, mélange de graminées sélectionnées au fil du temps et de fleurs sauvages. Comme autrefois, les haies sont essentiellement constituées d’arbustes épineux, de fruitiers anciens et d’arbres entretenus en « têtards », pour la production de bois. Un peu partout, la présence de zones humides témoigne de l’abondance de la ressource en eau et de la nature argileuse du sol. Au voisinage des sources, des mares et des étangs ou en contrebas de certaines prairies, des terres marécageuses appelées «naides» ou «bourbes», représentent de riches interfaces entre la terre et l’eau. Çà et là, de petits bois et quelques landes à ajoncs et à genêts, autres composantes essentielles du paysage de la Gâtine poitevine des siècles passés, complètent le paysage et apportent des îlots de biodiversité spécifique.